UNE ENTRÉE PAR LES GESTES ET NOTIONS DES TRANSFORMATIONS NOUVELLES : DES ABRIS OUVERTS

Autant dans sa dimension formelle que par les récits qui accompagnent son élaboration, l’architecture utilise fréquemment les concepts dans une dimension résolument opératoire. Ceux-ci sont mobilisés à l’articulation des processus d’analyse et de création, une évaluation-inventive.

Organiser le recul

Acte volontaire, et opportunité, comme occasion de redonner forme à l'urbanité. Sortir aussi de la pression anthropique pour rendre à la nature, renaturer, re-ensauvager. Se mettre à bonne distance, tenir en respect, permet aussi de nouveau espacement comme autant de territoire partagé de projet

L'accueil et l'exploration

Toute œuvre d’architecture est immergée dans un environnement de vie humaine et non-humaine ainsi que dans un environnement d’histoire et d’architecture. Elle peut soit suggérer à chacun de s’isoler, soit au contraire inciter les habitants à explorer tel ou tel aspect de la vie alentour et de son histoire, qu’il s’agisse de la société ou de la nature.

Laisser traverser, laisser passer

Organiser les régulations naturelles, requalifier leurs emprises, cultiver les franges anti-digues, reprogrammer écologiquement, socialement ces estrans, laisser circuler, Engager de nouveaux dialogues en long et en travers, de nouvelles zones de frottements,

L'abri et l'évasion

L’abri est un aménagement culturel du monde qui permet aux humains de s’adapter à la diversité des conditions naturelles et d’établir des limites entre ouverture et fermeture à la présence d’autrui et à celle des éléments et des êtres non-humains. Seule une relation dialectique entre s’abriter et s’évader permet d’éviter l’enfermement dans l’abri.

Rendre visible l'aléa

Organiser l'attente, anticiper, donner à voir, à reconnaitre l'amplitude de l'aléas avant qu'il soit invasif et destructif Préparer les chemins de mise en sécurité, partager des repères de la vitalité et de la menace des aléas, proposer des abris préalablement habités

L'invention d'un mystère

Effet d’un ensemble de signes appartenant manifestement à l’œuvre architecturale, qui offrent l‘apparence d’un système, mais dont ni le projet ni la réalisation ne fournissent le sens. En offrant un point de mystère et la possibilité de plusieurs interprétations, une œuvre architecturale crée un espace de débats et invite donc ses habitants à inventer les termes dans lesquels le lieu peut être compris, vu, vécu, apprécié et transformé.

Après coup : rebâtir, mais autrement

Reprendre pied, engager une transition, anticiper le réparatif dans le préventif,

L’engagement avec la nature

Il constitue le versant pragmatique de la conscience de la présence de la nature et de la fragilité du vivant. L’engagement implique une prise de conscience de l’existence de l’autre non-humain, un souci pour cet autre et une intériorisation du soin pour le rapport que l’on entretient avec lui.

S'assoir sur potentiel des sols et sous-sols meurtris

Stabiliser et recomposer des sols substrats adaptés et adaptables, pour épauler des milieux vivants et refonder, conforter des urbanités

Les traces

Ce sont les éléments d’une forme disparue de l’existence matérielle d’un lieu dont l’architecture fait un usage métonymique en les rendant visibles. Les traces ouvrent la possibilité d’imaginer le lieu présent habité par des formes de vie antérieure. Elles s’opposent au simulacre de la reconstitution, car celle-ci en tant que représentation signifie la différence entre le temps présent et le temps passé.

Plus qu'une seule enveloppe : composer filtres, protections, seuils

Tenir à distance les charges combustibles et les nuisances, Composer de nouveaux seuils, stratifier,

L’antinomie

Propriétés sensibles de l’architecture à l’échelle de l’immeuble ou du voisinage, qui permettent de le percevoir sous deux aspects phénoménaux opposés: d’une part comme espace expressif d’un principe de réalité, d’autre part comme espace d’une métamorphose.

S'installer avec prescription et légèreté, dans un monde où tout bouge

Au plus près, mais sous condition refuser l'étanchéité absolue, faire jouer ensemble saisons, rythmes naturels et flux et urbains, Cultiver la légèreté, l'installation temporaire, la démontabilité, le repli saisonnier de paysages habités,

Les parcours

Aménagement qui permet le cheminement de personnes, d’espèces vivantes ou d’éléments de la nature.

Réduire l'intensité et cohabiter

Espacer, se mettre à bonne distance et offrir de nouvelles occasions rencontres pour entretenir des familiarités sensibles esthétiques avec la nature et le vivant.

La faille

Ménagement rendant sensible la discontinuité entre deux parcours dans un ensemble ou un quartier qui vient contredire la continuité physique de l’espace aménagé et introduit un questionnement que le ménagement laisse sans réponse.

Repenser l'infrastructure homogène et initier des réponses multifonctionnelles et hétérogènes

Se saisissant de la réalité des digues, infrastructure VRD, routes existantes, recycler la source des nuisances culturelles et techniques. Engager des mutations volontaristes et préalables, Anticiper pour réduire le développement des risques, accélérer les métamorphoses, faire émerger des opportunités morphologiques, programmatiques, éco-systèmiques.

L’analyse inventive

L’architecture peut inventer une multiplicité d’interprétations dans la mesure où elle offre en sus de la réalité pratique et matérielle un aspect métaphorique qui permet à l’imagination de prendre son essor. C’est ce que j’appelle une métamorphose. Afin de proposer un horizon sans fixer de sens, elle se situe à la limite entre abstraction et représentation.

Remettre en dialogue emprises construites et fond géographique

Composer et articuler de petits gestes en participant à des améliorations d'échelles supérieure par synergies, articuler des symbioses lorsque les forces en présence peuvent s'harmoniser, re-étalonner des hiérarchies et des ordres de grandeurs, accepter d'en finir avec la pression foncière